Après moultes lectures de blogs pour maximiser notre séjour en Thaïlande et profiter de notre visa de 30 jours, nous décidons de partir explorer dans un premier temps le nord de la Thaïlande en quatre étapes : Sukhothai, Chiang Mai, Pai et Chiang Rai.
Sukhothai
Jadis capitale de Thaïlande, Sukhothai est une petite ville bien moins touristique au nord-est de Bangkok. Le hasard fait parfois bien les choses, le « grand » marché nocturne a lieu tous les samedis soirs et aujourd’hui c’est samedi :). Les stands de brochettes, sushis, rouleaux de printemps nous font saliver !
Les habitants se retrouvent tous là, l’ambiance semble détendue et festive. Nous nous joignons à la ronde dansante imitant les pas des locales sur des rythmes endiablés (je plaisante, la musique assez redondante passait bien pour la soirée mais on est loin de se déchaîner dessus). Quelques stands plus hauts, des jeunes groupes de musique novices jouent leurs productions pour récolter quelques fonds. Vraiment, cette soirée bon enfant nous a mis du baume au cœur. Dimanche matin, on se sent d’attaque pour visiter quelques-uns des sites en plus ou moins bon état où de nombreux temples furent dressés au XIIIe siècle, à l’époque où Sukhothai dominait le pays. Nous apprécions l’environnement verdoyant, le calme et l’espace du site principal.
Les colossales statues de Bouddha sont extrêmement bien conservées. Si on ferme les yeux et qu’on se concentre avec beaucoup de conviction, on peut imaginer les constructions à l’époque.
Cette escale aura été de courte durée, on remonte dans notre transport favori pour zigzaguer quelques heures dans les montagnes.
Chiang Mai
Nous enchaînons le circuit avec Chiang Mai (Nouvelle Ville), plus grande métropole du nord. Pour le coup, il y a vraiment des temples à tous les coins de rue !
On en a visité autant que possible, mais honnêtement, ça y est, on commence à être un chouia blasés des temples et pagodes :(. D’ailleurs, connaissez-vous la différence entre un temple et une pagode car jusque là, nous utilisions ces deux termes à tort et à travers. Les temples sont dédiés aux génies, c’est-à-dire des personnalités historiques qui se sont illustrées par leur dévouement au service du village ou de la nation. Les pagodes sont vouées aux divinités ou aux dieux, Bouddha ici en l’occurrence. En revanche, on ne se lasse pas des balades nocturnes à sillonner les rues, les terrasses illuminées, les marchés de nuit en vélo et en scooter. Une muraille encercle le centre-ville vivant, traversé par une rivière et bordé de petits magasins et de restaurants locaux. De jour comme de nuit, Chiang Mai possède un vrai charme.
Enfin, nous nous offrons un massage Thaï, à savoir dixit Wikipédia : « le massage Thaï traditionnel n’utilise pas d’huile ni de lotion. Il y a constamment un contact du corps entre le donneur et le receveur, mais au lieu de masser le muscle, le corps est compressé, étiré, secoué. Le receveur porte des vêtements larges, confortables et est allongé sur un matelas ou par terre. On le maintient dans plusieurs postures de yoga combinées avec des pressions statiques et rythmiques. » Ça c’est pour la théorie, en pratique, la masseuse te marche dessus, te retourne le dos, les bras, t’appuie tellement fort sur les jambes et les épaules que tu te contractes encore plus, tu te retiens de hurler et tu ressens la douleur encore pendant cinq jours… Autre déception majeure : le curry Thaï, RIEN À VOIR avec le curry indien, légèrement relevé, au douces saveurs de noix de coco.
Ici, le curry arrache tellement qu’à la première bouchée tu as déjà le combo : gouttelettes de transpiration parcourant le front, nez qui coule, yeux qui pleurent, frissons, sensations de chaud/froid. Et ils le blindent de citronnelle, gingembre et ces gros petits pois verts au goût bien trop vert ! Bonne surprise avec le Moo Kata : le barbecue Thaï. Un vaste buffet de viandes, poissons, coquillages, herbes, nouilles, nems, bonbons domine l’espace ouvert. Chacun se sert et cuit à table les ingrédients à l’eau ou au barbecue grâce à une petite machine que nous avons vraisemblablement du mal à utiliser convenablement.
De quoi « se faire péter la panse » et on ne s’est pas gênés 🤢🤢🤢 ! Le reste du séjour, nous visitons pagodes et temples revêtus d’or où locaux viennent en nombre se recueillir et exercer leurs diverses pratiques religieuses.
Pai
Troisième étape : Pai dont on a entendu énormément de bien par les Thaïlandais et touristes. Outch, on ne s’attendait pas à ce que ce soit aussi touristique ! À l’arrivée en début de soirée, le bus s’arrête en plein cœur d’un marché où l’on ne croise que des peaux blanches. Nous qui croyions nous retirer des grandes villes, des touristes et nous retrouver en communion avec la nature… raté ! Cela dit, on comprend l’engouement pour cette minuscule ville du nord de la Thaïlande, perdue dans les hauteurs de la montagne.
Dans ce lieu vivent en harmonie des pseudo hippies occidentaux, des rasta thaï, des moines bouddhistes et des musulmans. Je dis pseudo hippies car on voit dans la rue les locaux jouer et fredonner du Bob Marley pour appâter les touristes, les t-shirt Peace and Love exposés à chaque stand, tout cela a quand même un côté « has been » et surfait.
Deux films célèbres Thaïs ont été tournés à Pai, ce qui explique qu’il y ait autant de touristes thaïlandais profitant du cadre de l’endroit. On s’imagine sur une île retirée, avec ses petits chemins de terre, sa multitude de guest house, bungalows, ses ponts en bambou, sans voiture mais… sans la plage. Les activités de plein air ne manquent pas. La région regorge de cascades, de paysages verdoyants, de bains thermaux et même d’un canyon ! Les champs permettent notamment la culture de la marijuana, revendue ensuite ouvertement et délibérément par des petites mamies à l’aide de mimiques grotesques mais rigolotes, en bord de route, aux touristes de passage. Un pneu crevé en scooter alors que nous descendions la montagne en direction de la ville nous a permis d’expérimenter la gentillesse des Thaïs une fois de plus.
Ramenés avec le scooter en pickup dans le centre par deux locaux ne parlant pas anglais, nous demandons par hasard dans une petite location de deux roues s’ils peuvent nous aider. Trente minutes plus tard, un coup de fil passé, un local venu sur place et la roue était réparée pour 150 Bath (moins de 4€). Ne sont-ils pas vraiment gentils ?!
Chiang Rai
Quatrième et dernière étape : Chiang Rai en mode express. Cet arrêt nous permet de reprendre l’avion pour Bangkok et aussi mais surtout de visiter le célèbre temple blanc du nom de Wat Rong Khun. Cet endroit est juste complètement hallucinant, incroyable, extraordinaire, unique !
Autrefois un vieux temple en ruines, le Wat Rong Khun est aujourd’hui l’œuvre connue mondialement de Chalermchai Kositpipat. Cet artiste controversé a décidé de le rénover totalement pour rendre hommage au roi Rama IX et à Chiang Rai, sa ville natale, avec son propre argent et son idée bien particulière de la religion.
Une fois les travaux terminés… en 2070, l’ensemble du site devrait contenir neuf temples qui constitueront la vision du paradis bouddhiste sur terre telle qu’imaginée par l’artiste. À peine entrés que déjà sont visibles des monstres dans les jardins, la brillance et la blancheur du temple frappent aux yeux.
Pour obtenir un temple d’une blancheur éclatante, l’artiste a utilisé des morceaux de miroirs incrustés dans l’édifice. La blancheur incarne la pureté du Bouddhisme et les miroirs, l’illumination. Pour accéder au bâtiment principal, il faut franchir un pont au dessus d’une mare de mains tendues vers le ciel, celles des malheureux qui n’ont pas résisté à la tentation.
Le pont enseigne que le chemin du bonheur consiste à éviter la tentation, la cupidité et le désir. Le temple a été conçu sur le modèle de l’architecture thaïlandaise classique, avec le toit à trois niveaux et l’utilisation abondante de serpents Naga. A l’intérieur, le décor change rapidement du blanc pur et immaculé au feu et à l’éblouissement. Les peintures murales de style pop art représentent les flammes et les visages démoniaques, intercalées avec les idoles occidentales telles que Michael Jackson, Neo de The Matrix, Freddy Krüger, Sailor Moon et Terminator.
Les images de la guerre nucléaire, les attaques terroristes et les pompes à huile reflètent l’impact destructeur que les humains infligent à la terre. Harry Potter, des Mignons, Superman et Hello Kitty pour ne citer qu’eux se sont aussi incrustés à la fête. Tout cela porte à confusion, mais la morale générale est claire : les hommes sont méchants et ce monde n’est qu’une illusion.
Quel univers ! On se sent immédiatement captivés, envoûtés par ces représentations dérangeantes. Si l’on pouvait, on passerait des heures à inspecter les moindres détails, les dessins, le choix des couleurs, des lignes pour ne rien rater. Le bâtiment entièrement doré, près de l’entrée principale, n’est pas un autre temple, mais… les toilettes ! Absolument kitsch mais quand même superbe. Cette ultime visite conclut notre circuit dans le nord du pays. Dès le lendemain matin tôt, nous nous rendons à l’aéroport à l’arrière d’un pickup, gracieusement conduit par notre hôte.
Avant d’embarquer, surpris par des sons de cloches à 8 heures pétantes, le temps s’arrête, nous comprenons qu’il faut alors se lever pour l’hymne national, la main sur le cœur. Ils sont incroyables vraiment ces thaïlandais !
2 commentaires
Ln · 28 décembre 2017 à 4:43
Cela donne vraiment envie d’y aller et j’adhère à leur vision du monde.
Jargas · 8 février 2018 à 2:53
Merci pour cet article pertinent!