Avec l’avion Singapour-Manille retardé puis presque deux heures en taxi pour faire quinze kilomètres à la sortie de l’aéroport (oui, vous avez bien lu : 7.5km/heure de moyenne, on aurait fait plus vite en courant), notre arrivée à Manille a été plutôt symbolique du quotidien de cette ville où règne un bazar impressionnant.

Petit marché local dans le quartier de Bonifacio Global City

Des gens partout, des agents de sécurité à tous les coins de rue, armés jusqu’aux dents, qui vérifient le contenu des sacs à chaque entrée de galerie marchande, une myriade d’encarts publicitaires, très peu d’espace vert, un climat lourd et humide mêlé en cette saison à de grosses averses (on a évité le dernier typhon de quelques semaines), Manille devient vite oppressant. L’intérêt général, le bien-être des Philippiens n’est pas une priorité ; tout semble plutôt propice à faire du commerce et à être rentable, ce qui explique en partie le manque d’espace vert ou inoccupé.

Un beau bazar presque organisé

Bizarrement, nous n’avons croisé aucun touriste, avec le cousin Tristan, nous étions souvent les seuls blancs. Les locaux nous regardent sans gêne avec grand intérêt et nous avons même eu droit à une Philippine toute gênée de nous demander de prendre un selfie avec elle dans l’ascenseur. C’est assez intimidant mais nous avons évidemment accepté de bon cœur. Il paraît complexe de se déplacer à pieds, pour des raisons de sécurité et car marcher serait absolument désagréable de par la pollution, le manque d’infrastructure et les grandes distances à parcourir entre les différents quartiers. En revanche, nous avons découvert un nouveau type de transport public : le jeepney. Ce sont des anciens jeeps utilisés par les Américains lors de la Seconde Guerre Mondiale. Une fois les troupes américaines parties, une centaine de jeepneys ont été vendus ou offerts aux Philippins. Ils leurs ont ajouté un toit, une extension pour pouvoir y faire monter plus de personnes, les ont repeints, stylisés et remis en circulation. Aujourd’hui le jeepney est un symbole du pays.

Un jeepney beau comme un camion !

La langue parlée dans la capitale est le Tagalog mais beaucoup parlent l’anglais (plus ou moins bien), les deux étant pourtant officielles. Certains mots de Tagalog sont clairement inspirés de l’espagnol (Kumusta de « como estas », keso de « queso »). Dans le pays au plus de 7 000 îles, dont seulement 2 000 sont habitées, il existe à peu près une langue par région, voire une par province.
Le pays garde quelques influences de ses trois siècles colonisés par l’Espagne entre 1565 et 1898 : la religion catholique, les églises, des noms et prénoms hispaniques, des traditions culinaires (on a retrouvé les empañadas), leur monnaie locale : le pesos philippin.

Beaucoup de plats sont influencés par la cuisine chinoise

Le premier jour, après un déjeuner chinois dans une gallerie marchande pour échapper à la chaleur, nous sommes allés faire un tour dans le quartier financier de Ortigas où vit et travaille Tristan. Direction ensuite BGC (Bonifacio Global City) où nous nous sommes arrêtés dans un café siroter du « buko juice » (jus de coco) afin de prévoir le séjour aux Philippines. Cela étant fait, nous sommes passés sur un petit marché déguster quelques produits locaux tels que le « Cebu Lechon pork » (porc fourré d’herbes et aromates et cuit en entier, en mode méchoui), le « chicken isaw » (intestin de poulet) et la limonade concombre citron. Le « balut » (œuf dur qui renferme un fœtus de trois semaines de canard bien formé) viendra éventuellement plus tard.

Le fameux « Lechon Pork » de la région de Cebu

Des brochettes d’intestin de poulet, plus claires au centre, c’est assez proche de l’andouillette

Olivier ayant son 32ème anniversaire ce jour, nous sommes allés le célébrer au Route 196, un petit bar sympa en bord de route qui ne paye pas de mine de l’extérieur. L’occasion de goûter à la bière locale et d’écouter de la musique live. On y a fait la connaissance d’un petit groupe composé de quatre jeunes Philippins, beaucoup trop doués pour leur âge : IV Of Spades.

Petite pause (pas très nette vue l’heure) avec des futures stars de IV Of Spades

Le lendemain, visite de la prestigieuse école Ateneo, grâce au cousin qui garde avec lui son badge (expiré depuis cinq ans…) et tous ses excellents souvenirs de six mois passés bien trop vite. Plusieurs présidents et grands noms sont sortis de cet établissement plaisant, aux parcs, terrains de foot/ basket, église – une bulle d’air à la sortie de Manille. Soulignant la disparité des quartiers, juste en dessous de cet endroit inaccessible se trouvent des rues populaires. Des enfants et plus grands, le bide à l’air jouent au basket (sport national), des fillettes nous interpellent « what’s up men », des chatons maigrichons, des petits étals où sont exposées viandes et poissons ventilées par un pseudo ventilateur.

On croisera beaucoup de matchs improvisés en pleine rue

Malgré les regards tous tournés vers nous, on ne ressent pas d’insécurité. La journée se poursuit aux abords de la rivière Marikina, qui a enseveli les terrasses de pelouses alentours lors de fortes pluies en 2012. Imitant les locaux, nous nous asseyons par terre et observons les centaines d’enfants s’amuser en plein air. Empruntant un énième taxi, nous nous rendons dans le quartier du vieux « Manilla intra-muros », encerclé d’une muraille où malheureusement, à cette heure avancée de l’après-midi, il fait déjà noir et le peu d’éclairage de la ville nous permet à peine de distinguer ce qui nous entoure. Autant aller observer la vue en terrasse en haut d’un hôtel à siroter un cocktail. Enfin, quoi de mieux pour un dimanche soir après un week-end bien chargé que d’aller au cinéma voir un film d’horreur ?

Marikina Riverbanks Amphithéatre


Photos

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Manille

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Catégories : Philippines

1 commentaire

Ln · 9 octobre 2017 à 6:29

Ouais ouais on s éclate quoi!

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