Outre notre cher Florent Pagny, la Patagonie c’est de superbes paysages mêlant étendues de pampas sur des centaines de kilomètres, quelques troupeaux de moutons, de hautes montagnes et une interminable route droite.

Une des interminables routes

N’ayant que huit jours pour faire un tour de cette région partagée entre l’Argentine et la Chili, nous partons avec l’idée de ne visiter que trois grands sites réputés : le parc Torres del Paine, le mont Fitz Roy et le fameux glacier de Puerto Moreno.

Puerto Natales

Notre première étape Patagonienne sera donc Puerto Natales, au Chili. Après 31 heures passées en bus, on part se dérouiller les guibolles pour passer la frontière Chili/Argentine pour la troisième fois (et pas la dernière…).

On passera la frontière par la pampa

Premier constat sur la route : il fait froid ! Le vent souffle fort et nous fait parvenir la fraicheur des montagnes enneigées des alentours ; heureusement que le temps est sec, on ne verra pas une goutte de pluie de notre séjour. Dix kilomètres de marche plus tard, nous voilà de retour au Chili. Nous arrivons de nuit à Puerto Natales, juste le temps pour nous de trouver une auberge vide. Nous sommes en basse saison, les touristes se font encore rare. Notre première journée à déambuler dans la ville nous permet de remarquer à quel point ce petit village traditionnellement de pêcheurs a très vite exploité le filon touristique des amateurs de randonnée venus découvrir le parc naturel de Torres Del Paine. A vrai dire, le parc est la seule raison pour laquelle vous vous arrêteriez dans ce village sans charme.

Autel à Difunta Correa morte de soif en suivant son mari parti en guerre dans le désert

Le parc quant à lui, est un paradis pour randonneurs. Des boucles de cinq à six jours peuvent être organisées autour d’une formation rocheuse unique.

Plan officiel 2017 du parc national Torres Del Paine

Petit hic, la grande majorité des refuges sont fermés pendant la basse saison. On devrait donc se satisfaire d’une seule journée dans le parc. Second problème de taille : se rendre jusqu’au parc qui se situe à plus de 150 kilomètres du village. Des bus font bien la navette, mais en basse saison, seulement deux bus font l’aller retour. En comptant quatre heures de bus aller retour, on passerait autant de temps dans le bus que dans le parc. Merci, mais trop peu pour nous, on trouvera sûrement une autre option. Les agences proposent des tours organisés avec guide et bâtons de marche (oui, ils insistent vraiment beaucoup sur les bâtons) ; mais aux prix proposés, on pourrait se construire une villa non loin de celle de Florent Pagny. Au final, on se décide à louer une voiture malgré des tarifs pas très bon marché ; on aurait donc ni guide, ni bâtons de marche, mais la liberté de nous organiser comme bon nous semble. Cependant, c’était sans compter sur le sort qui s’est acharné contre nous : à force d’hésitations, l’horloge a joué en notre défaveur. En arrivant à 20h, un dimanche devant l’agence de location de voiture fermée, nous voyons nos espoirs de visiter le parc s’envoler. Après quelques minutes de (mauvaises) surprises et de doutes, on finit par se faire une raison : nous n’irons pas visiter le parc Torres Del Paine.

Il est libre Max

Il nous reste encore une journée à passer dans la ville fort peu sympathique de Puerto Natales, nous décidons de monter au mirador Dorotea admirer la vue. Décidément, les locaux tirent profit des touristes un maximum. Le vieil homme rencontré à l’entrée de la promenade et qui vit ici nous fait payer la traversée de son jardin pour atteindre le point de vue 3000 pesos (5000 si l’on prend le café), après évidemment nous avoir demandé notre nationalité. Il faut savoir que le tarif de toute entrée pour les sites touristiques est doublé, triplé, quadruplé ou bien plus pour les non locaux. Et ça finit par nous mettre en colère. Bref, nous faisons cette petite promenade jusqu’au mirador, ce qui nous occupera la demi-journée.

Instant contemplation en haut du mirador

Dure montée pour papi Olivier

Condamnées à brouter de la paille en hiver

Soulagés de quitter Puerto Natales, nous traversons pour la dernière fois cette frontière, mettant un terme à notre séjour chilien.

On n’en attendait pas moins de la Patagonie

El Chalten

Le petit village d’El Chalten est apprécié pour ses nombreuses randonnées de toutes tailles, gratuites, faciles d’accès et connu principalement grâce au Fitz Roy. Francisco Moreno, explorateur argentin l’a découvert 1877 et lui a donné le nom de Fitz Roy, nom du capitaine du bateau HMS Beagle.

De la pampa, encore de la pampa

À nouveau munis de nos chaussures de marche, bonnets, gants, écharpes, nous partons la journée parcourir 21 kilomètres nous rapprocher de cette merveille. Jusqu’au dernier kilomètre, cette rando nous semble plutôt aisée et agréable.

On va vraiment là-haut ??

On ne se lasse pas de cette vue

La dernière montée, recouverte de neige mêlée à de la glace parsemée de roches s’avère plus difficile. Enfin arrivés au but, on apprécie la vue du célèbre pic, satisfaits de notre exploit. On ne s’attarde pas plus longtemps, juste le temps de prendre des photos et on prend la direction de la descente, le temps commence à nous inquiéter. Bien plus difficile que la montée, descendre nous a valu quelques chutes, frayeurs et douleurs.

Attention ça glisse !!

Je crois qu’on n’ira pas plus loin

Cassés de cette journée, nous décidons de ne pas remarcher le lendemain, préférant garder nos forces pour la suite ! Nous arrivons à El Calafate, où se terminera notre aventure Patagonienne.

On n’aura (malheureusement?) pas vu de puma

El Calafate

Après une demi-journée à essayer de trouver la meilleure (moins chère et plus complète) façon de visiter le glacier de Puerto Moreno, nous nous rendons vite compte qu’une seule agence propose « le mini trekking » qui consiste à marcher deux petites heures sur la glace. Suspicieux… Le prix n’est encore une fois pas donné, l’entrée au parc est cinq fois plus chère pour les étrangers que les locaux mais tant pis, on se lance dans l’aventure et on réserve nos billets pour le lendemain. C’est sans regret.

Aux abords du glacier

Le glacier Puerto Moreno est sans doute le meilleur moment de l’Argentine. Il est l’un des plus gros glaciers au monde (troisième plus grosse réserve d’eau douce). Chaussés de crampons, avec l’excitation de jeunes enfants, nous parcourons quelques kilomètres sur cet énooooooorme glaçon de 250 km2.

On marche sur un champ de glace

Le glacier peut avancer jusqu’à deux kilomètres par jour. Déchirant le silence, dans un grondement semblable au tonnerre, de gros blocs de glace se détachent et viennent s’écraser plus bas dans le lac formant de petits icebergs. Nous remarquons très vite les nuances de bleu. Ce phénomène est dû aux différentes épaisseurs de glace ; qui étant plus compactée en profondeur, la lumière met plus de temps à atteindre l’oeil. On peut facilement observer un bleu intense dans les crevasses, initialement des lignes formées à force de mouvements du glacier.

Des blocs se déchirent sous la pression du glacier

La mini promenade arrive à terme, on profite encore une fois de toutes ces sensations en dégustant un whisky argentin servi avec glace bien-sûr ! Pour conclure le tour, nous passons une petite heure sur les passerelles à admirer le glacier sous tous ses angles, attendant désespérément la chute d’un bloc de glace. Parmi les touristes du groupe se trouvent deux anglais (bien anglais) avec qui nous sympathisons. Nous finirons la journée avec eux, dans un bar à déguster (encore) quelques bonnes bières artisanales. À nouveau, le lendemain nous paraît bien difficile à récupérer, dure vie !

A la bonne votre !

Le plus beau spectacle que nous ait offert la Patagonie

Selfie glaçon

 

Catégories : Argentine

1 commentaire

Helene Valette · 4 octobre 2017 à 4:49

Bueno !

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