Loin de la foule de la bouillonnante capitale chilienne, nous poursuivons la route vers de petites villes aux caractéristiques bien particulières, aux maisons construites en bois, à l’odeur de feu de bois où le vent et la pluie s’invitent bien trop régulièrement à l’improviste. Quand le ciel est dégagé, s’offrent alors à nous de superbes paysages de volcans enneigés, lacs et collines vertes peuplées de maisons colorées.

Pucón

La ville de Pucón attire de nombreux sportifs de la montagne. Avec ses chalets, petits restaurants on ressent nettement l’ambiance « village-vacance ».

Sur la plage de Pucón

Accueillis par une pluie torrentielle, il nous a été impossible de faire quoi que ce soit la première journée. On se rend bien compte que les activités des semaines à venir dépendront essentiellement de la météo.

Le ciel étant dégagé, nous bravons le froid pour explorer le parc Huerquehue. Étant donné la saison, la plupart des circuits sont malheureusement fermés, on se contentera du seul parcours autorisé à pratiquer sous un bon mètre de neige. Randonnée ultra éprouvante mais au vue des paysages, cela en valait la peine !

T’veux pas faire un bonhomme de neige ? ⛄⛄⛄

Les chemins n’étant clairement plus visibles, nous avançons à tâtons, en nous enfonçant dans la neige jusqu’au dessus des genoux, dans la boue, les ruisseaux. Enfin l’aventure, la vraie avec en bonus l’arrivée des engelures !

Petite douche froide ?

Ce n’est qu’une question de réflexion !

Le Lago Verde

Nous rencontrons Grégory, un professeur en astrologie polonais qui exerce six mois de l’année au Chili. Selon ses dires, le ciel est plus intéressant ici ; moins de pollution lumineuse ainsi que d’autres critères feraient du Chili un endroit parfait pour observer le ciel. Plusieurs observatoires internationaux y ont établi des télescopes. Nous partagerons le reste de la randonnée ensemble, puis notre camarade de marche nous reconduira à Pucón.

Puerto Varas

Cap sur Puerto Varas, toujours plus au sud.

Un grand lac qui a des airs de bord de mer

Sur les bords de Puerto Varas

Nous visitons le musée Pablo Fierro, artiste originaire de la ville voisine Puerto Montt. Sa devise : faire de ses rêves une réalité, et il l’a fait. Pablo Fierro nous accueille lui-même dans son univers, qu’il a imaginé, dessiné : une maison qu’il construit morceau par morceau, suivant son imagination.

Ça pourrait-être la maison d’Alice au pays des merveilles

On se laisse très vite avaler dans son monde abondant d’objets, d’ustensiles, de trucs et bidules en tout genre. En plus, c’est un superbe peintre !

Un joyeux bazar !

Le lendemain, un grand sentiment de liberté nous gagne, nous louons une voiture (alias pot de yaourt) pour la journée, au prix dérisoire de 25 000 pesos (25€).

Allez viens, jt’emmène au vent !

Nous en profitons pour visiter le village allemand Frutillar, fondé en 1956 avec l’arrivée des premiers Allemands, qui ont commencé à s’installer aux abords du lac Llanquihue, deuxième plus grand lac chilien.

Petit cloché discret au fond du jardin

Après une visite au musée colonial allemand, nous comprenons que pour fuire un régime politique despotique et une économie ne profitant qu’aux élites, plus d’un million de citoyens allemands ont quitté leur pays, à la recherche d’un meilleur futur, entre 1949 et 1951. Emportant le plus d’affaires possible, allant jusqu’au piano, boulangers, agriculteurs et cireurs de chaussures ont effectué le voyage en mer pendant cinq mois dans de difficiles conditions entre manque d’intimité, de place, peur de l’inconnu, tempêtes, jusqu’au port de Puerto Montt pour ensuite déposer valises à Frutillar. Le musée consiste à la visite d’intérieur de maisons de l’époque, atelier forgeron, moulin à eau et manège à cheval.

Maison coloniale allemande de fin du XIXe

La petite ville à gardé des commerces aux noms allemands, des maisons typiques. Nous nous dirigeons enfin à Aguas Calientes pour profiter des eaux thermales situées à l’entrée du parc national Puyehue, cadre plutôt agréable.

Île de Chiloé

De nouveau sur la route en bus, nous arrivons sur l’île de Chiloé, archipel qui regroupe une quarantaine d’îles. L’île principale se caractérise entre autres, par sa météo. Elle ne connait pas de saison sèche, sa température moyenne à l’année est de 8,5°C et subit régulièrement des vents forts. Ces conditions météorologiques ont au moins comme avantage de favoriser de superbes paysages verdoyants qui ne peuvent que rappeler la Bretagne.

En attendant sagement les pêcheurs rentrer au port

Autres singularités de Chiloé : ses nombreuses églises parfois vieilles de 200 ans (d’ailleurs inscrites au Patrimoine mondial de l’Unesco), ainsi que sa multitude de maisons colorées sur pilotis.

Iglesia (bi-goût) San Francisco

Quand un chien errant te suit pour une petite visite ecclésiastique

Iglesia de Nuestra Señora de los Dolores à Dalcahue

Petites maisons parfaites pour prendre sa retraite ?

Nous sommes restés principalement sur la ville centrale de Castro.
Sous recommendations, nous faisons une brève visite à Dalcahue pour y déjeuner (un saumon recouvert de tomates, oignons, fromage, chorizo plus frites, œufs, mayo). La ville est a priori réputée pour ses plats typiques… Nous l’avons trouvée déprimante avec ses rues tristes et sombres, ses cabanes défoncées, ses chiens qui nous aboient dessus.

On ne peut pas toujours tomber sur de beaux quartiers

Quand ton architecte n’a pas le compas dans l’œil

Vite, nous rentrons sur Castro nous amuser du lancé de têtes de poissons aux otaries et pélicans et participer à une courte balade en bateau.

Les otaries sont plutôt bien nourries ici

Bariloche

Enfin, nous repassons la frontière Chili-Argentine pour Bariloche (San Carlos de Bariloche), surnommée à juste titre la Suisse Argentine. Cette ville ultra touristique attire de nombreux skieurs et amoureux de la montagne. La station de sport d’hiver « Catedral » est le plus gros centre de ski de l’hémisphère sud. Très tentés de skier en Patagonie (ce serait la classe quand même), nous avons regardé les prix pour nous adonner aux joies de la glisse. Et bien cette idée est bien vite tombée à l’eau, le pass à la journée est aussi cher qu’en France, sans compter la location du matériel. Ce sera pour une autre fois. On se contentera en attendant de balades aux pied des pistes, dans la forêt de Llao-llao (prononcé Jao-Jao), dans le centre-ville.

Plaza de Armas à Bariloche

Instant de contemplation

La ville est également réputée pour ses glaces, chocolats et bières artisanales. On a testé la glace : validée ; ils en mangent tout le temps, même en plein hiver.

On a beau être en hiver, une super glace est toujours appréciée

On a évidemment goûté la bière « Manush » (certainement plus que de raison, n’est-ce pas Nicolas et Clémence ?!) et elle est vraiment bonne.

Première micro-brasserie en bien trop longtemps !

Petite parenthèse gastronomique, en Amérique du Sud, les spécialités culinaires se ressemblent beaucoup. On mange énormément d’empañadas, ce sont des sortes de petits chaussons farcis généralement soit au fromage, viande, oignons ou jambon.

Délicieux empañadas de viande, oignons et poivrons encore tièdes

Les habitants d’Amérique latine, du Sud raffolent du sucre et plus particulièrement du « Dulce de Leche » (crème de lait), ils l’étalent sans modération, sur pâtisseries, biscuits, pain parfois avec du beurre. Et lorsqu’on dit aux locaux que nous buvons le café sans sucre ni lait alors ils nous imaginent venant d’une autre planète.

Un rayon entier de crème de lait (trouvez l’intrus !?)

Prêts à parcourir encore quelques centaines de kilomètres pour nous retrouver en plein cœur de la Patagonie, nous nous levons aux aurores après une nuit bien trop courte et un sacré mal de tête. Le bus est prévu à 6:30 pour un trajet de près de 30 heures. Annoncé à 9h à cause d’un problème technique, puis à 12h, le bus ne viendra finalement pas, le prochain n’est prévu que deux jours plus tard… Décidément, voyager en Patagonie s’avère plus compliqué que prévu mais on persévère !

Même pas froid, on est bien !!

 


1 commentaire

Ln · 6 septembre 2017 à 6:47

BeIn BeIn , oui on persévère !

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