Plus d’un mois passé au Pérou, et nous n’avons pas vu le temps (ni la pluie une seule fois) passer. Nous avons profité pleinement de la jolie ville d’Arequipa, marché laborieusement trois jours dans le canyon de Colca (de façon illicite) et nous sommes baladés entre touristes sur les îles flottantes d’Uros et Taquile du lac Titicaca.

Arequipa, Plaza de armas

Arequipa est encerclée de hauts volcans coiffés de neiges éternelles dont certains sont encore en activité. C’est le cas de Misti qui domine la ville avec ses 5 800 mètres d’altitude et a connu sa dernière éruption en 1985. Pour en faire l’ascension, un camps de base à été installé à 4 800 mètres et nommé le Mont Blanc.

Chachani à gauche, Misti à droite. Les deux volcans qui dominent la ville

Son surnom de « Ciudad Blanca » (ville blanche) Arequipa le tient des jolies façades décorées en pierre blanche. La pierre utilisée, le Sillar, est issue de l’activité volcanique voisine et n’est trouvée que dans les Andes.

En se baladant dans les ruelles piétonnes, il n’est pas rare de tomber sur une petite place dotée d’une fontaine et entourée d’arcades, qui donne elle-même sur une autre place similaire et ainsi de suite.

Claustros de La Compañia

Le centre historique de la ville est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est une grande ville moderne qui n’a pas échappé à la mondialisation et les Mc Donald’s, KFC, Burger King et Starbucks alignés non loin de la Plaza de Armas sont là pour nous le rappeler.

Somptueuse cathédrale d’Arequipa

Paradoxalement, en plein centre-ville se situent deux monastères dont celui de Santa Catalina. Ce dernier est une véritable ville dans la ville et est le plus grand du monde. Datant du XVIème siècle, il était occupé exclusivement par des religieuses jusqu’en 1970. La visite de cet endroit coloré permet d’avoir une idée précise de leur quotidien pas très divertissant.

Le cloître des orangers

Plaza Zocodover

Chaque habitation du couvent était composée d’une chambre, un lit, une petit chapelle et une cuisine extérieur avec leur propre four à bois. C’est en admirant les services à café, de couverts, certains mobiliers, chandeliers et instruments de musique que l’on se rend compte qu’elles ne vivaient pas des plus modestement et n’étaient certainement pas les plus malheureuses (enfin ceci est un autre débat…).

Comme de coutume, nous nous sommes mêlés aux locaux pour déjeuner au marché couvert San Camilo un menu complet (entrée, plat et boisson) pour seulement 10 Soles (soit 2€70). Pour l’anecdote, la structure de ce marché a été conçue par le grand Gustave Eiffel il y a plus de 135 ans.

Tu veux quel genre de patate !?

Mercado San Camilo

Que c’est drôle de découvrir de nouvelles espèces inconnues de fruits et légumes, d’épices, d’entendre le brouhaha et cris des « mamas » vêtues de leur tablier blanc, essayant de vendre leurs mets, à celle qui criera le plus fort. Un bazar presque organisé auquel on commence à s’habituer. La cuisine d’Arequipa est plutôt variée. Nous avons notamment goûté au « Rocoto relleno con pastel de papa » (poivron farci accompagné de gratin dauphinois, de riz et sauce), la « queso helado » (glace au fromage), il s’agit de glace élaborée à partir de trois laits différents, saupoudrée de cannelle.

Une bonne souplette 🙂

Arequipa est aussi fortement fréquentée de touristes car c’est un point de départ pour Cabanaconde où débutent les randonnées pour le fameux canyon de Colca. Une myriade de tours de un à trois jours avec guide sont proposés. Nous avons préféré passer la main pour le tour guidé. De un, on n’aime pas les touristes, de deux, il faut se lever à 3 heures du matin (nan mais ça va pas ?!) et de trois, on préfère prendre notre temps et avancer à notre rythme.

En route pour Llahuar !

Fait chauffer les genoux pour la descente

Avec 3 270 mètres de profondeur, le canyon de Colca est plus de deux fois plus profond que le Grand Canyon des États Unis ! C’est grand… Tout comme le prix qu’ils (on ne sait pas qui) imposent pour le visiter : 70 Soles pour les touristes (près de 20€) et 20 Soles pour les locaux (5€50). D’ailleurs, on ne sait pas trop qui ou quoi profite de cet argent, certainement pas les locaux ni l’aménagement et l’entretien du site. Après consultation de blogs et en avoir discuté avec des locaux, nous avons décidé d’omettre de verser cette somme grotesque. Il va sans dire que nous nous sommes fait contrôler deux fois, une à peine sortis du village et la deuxième à la fin du circuit. Pas très à l’aise avec notre discours, prétendant ne pas parler espagnol nous avons bredouillé que les billets achetés étaient perdus. Les pauvres dames n’ont pas eu d’autre choix que de nous croire. Malgré notre bonne forme physique, cette marche de trois jours n’a pas été si aisée.

À l’arrivée du minuscule village de Llauar au premier jour, ô joie de profiter des bains thermaux au bord de rivière ! Joie décuplée à la tombé de la nuit, lorsque nous contemplions le ciel étoilé et le coucher de lune les pieds dans une eau à 39°.
Le deuxième jour, quelque peu abattus par la chaleur, les douleurs aux pieds, genoux, cuisses et mollets, nous exultions d’atteindre l’oasis de Sangalle inspirant le paradis. Une vraie récompense de plonger dans la piscine d’eau de source et de dormir dans une cabane privée d’électricité.

La joie de retrouver l’oasis après six heures de marche

Le troisième et dernier jour, levés aux aurores afin d’éviter la forte chaleur, nous avons mis trois heures à grimper les 1 100 mètres de dénivelé pour revenir à notre point de départ et ainsi clôturer notre boucle de 30 km.

Notre dernière destination péruvienne : Puno réputé car partage le lac Titicaca avec la Bolivie.

Quand le train traverse une route et un marché en toute sérénité

Les moutons sont bien gardés, même en pleine ville

Soyons honnêtes, le lac est l’unique attraction ultra touristique de la ville. Nous avons passé une demi-journée dans le village de Chucuito pour accéder au temple de la fertilité.

Plaza de armas de Chucuito

Inka Uyu, temple de la fertilité

Une quatre-vingtaine de phallus sont plantés dans le sol, protégés par un mur de pierres. Les femmes Incas s’assoyaient sur ces sculptures dans l’espoir de tomber enceintes. On s’y est posés un court instant…

Nous nous sommes laissés appâter pour participer à la visite en groupes de deux îles du lac navigable le plus haut du monde : Uros et Taquile. Cette expérience nous aura vaguement permis d’observer comment les habitants vivent et profitent de la venue des touristes pour se faire de l’argent.

Le petit chanteur aux dents pourries

Faut bien s’occuper sur un îlot de 100m2

Les îles flottantes sont artificielles et construites à base de plantes semblables à du roseau. Les costumes traditionnels sont encore joliment portés. Le quechua et l’aymara sont parlées entre eux. Cette visite aura été au final une pièce théâtrale où les locaux se mettent en costumes et récitent leur texte alors que le touriste prend un air satisfait et laisse son argent au passage.

Tout autant attentifs qu’à l’école

Impossible de quitter le Pérou sans avoir goûté le Cuy (cochon d’Inde). Nous l’avons savouré à la Table de l’Inca, restaurant numéro un de la région tenu par un jeune Lyonnais.

Les cuisses de cochon d’Inde

Ce fut un repas pantagruélique et succulent, le chef nous ayant traité comme des rois et nous a en plus hébergé dans son vaste appartement gracieusement.

Le Pérou, c’est presque fini. Il nous reste à souligner que notre visa a été tamponné pour une durée de 30 jours et nous y sommes restés 36… Encore une expérience bien stressante où il a fallu, à nouveau rechanger de l’argent pour des Soles, de la douane, prendre un tuk-tuk pour aller à la banque de la Nation payer un supplément, Dieu merci relativement bas, retourner à la douane avoir un nouveau tampon, sortir faire des photocopies, repartir à la douane fournir les documents et enfin se rendre à la douane Bolivienne 200 mètres plus haut en haletant pour acquérir notre droit d’entrée. Le tout avec un chauffeur de bus des plus antipathique qui nous menaçait de partir sans nous, avec ou sans nos sacs en soute. Tout est bien qui finit bien, nous sommes en direction de la Paz pour de nouvelles aventures !

Mets ton bus sur une barque et tout ira bien !

Catégories : Pérou

1 commentaire

Jo · 9 juillet 2017 à 9:18

Des belles photos! Profitez bien!

Jojo

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