En route vers le Machu Picchu

« Vieille Montagne » en Quechua, le Machu Picchu fait partie des merveilles du monde selon l’organisation New Seven Wonders lancée en 2007. La célèbre ville de Cusco, arrêt inévitable des voyageurs, est tout aussi charmante, d’autant plus lorsqu’elle est en fête.

La place des armes de Cusco

Sans le savoir à l’avance, nous avons posé nos sacs à dos à Cusco une semaine avant la fameuse fête du soleil « Inti Raymi » qui a lieu tous les 24 juin, date du solstice d’hiver où l’on célèbre depuis l’époque Inca le Dieu du soleil. Lors de cette semaine festive, des danseurs et musiciens traditionnels défilent sur la « Plaza de Armas », en costumes folkloriques de toutes les couleurs, avec myriade de pompons, des couvres-chef tous différents et masques peints.

🎵 Elles ont des chapeaux ronds… 🎵

Danseur portant un « waq’ollo », masque en laine plutôt éffrayant !

À une heure plutôt matinale, on peut les voir sur la place répéter avec entrain. Sans oublier les chars à l’effigie du Saint/de la Sainte honoré(e), les géants, les vendeurs de babioles, les stands de « cuy » (plat traditionnel de cochon d’Inde frit…), bref tout y est. Pendant une semaine, la place principale ne désemplit guère. C’est drôle en arrivant mais finit par être fatiguant.

Qui veut du cochon d’Inde frit ?

La fierté d’avoir paradé avec tous ses copains 🎭

A plus de 3 000 mètres d’altitude, on a eu froid (pendant que vous étiez en pleine guerre contre la canicule). Et pour lutter contre les effets néfastes de l’altitude, à savoir sensation de compression des poumons, mal de tête, respiration légèrement affectée, nous utilisons les feuilles de coca, légales au Pérou, Colombie, Bolivie, Équateur, Chili et Argentine. Celles-ci se consomment principalement sous la forme de thé qu’ils appellent Mate ou bonbon.

Pas cher, menu entrée-plat-boisson au marché pour 5 soles (1,37EUR)

Pour se rendre sur le site du Machu Picchu, plusieurs options sont possibles, nous avons choisi la plus économique, certainement pas la plus pratique… Départ de Cusco à 7h péruvienne du matin (en vrai 8h, on aurait pu dormir une heure en plus !!!) en mini van pour cinq heures et 30 minutes de route plus que mouvementées pour Hidroelectrica. Nous avons pu admirer la route de la Vallée Sacrée qui tient son nom de la beauté des paysages. Nous avons ensuite marché près de deux heures et demie rébarbatives, longeant des rails de chemin de fer pour arriver dans le village ultra touristique de Aguas Calientes récemment renommé El Machu Picchu Pueblo.

Maisons perdues dans la vallée sacrée

Même pas mal au cœur …

En route pour le Machu Picchu 👊

L’expédition n’est pas encore terminée. Nous qui croyions faire partie des exceptions à nous être levés si tôt pour avoir le site à nous tout seuls avons vite déchanté. Dès 5h du matin nous faisions déjà la queue, alignés parfaitement en fil indienne de plusieurs dizaines de mètres en tant que bons touristes que nous sommes pour monter dans le bus qui zigzaguera dans les hauteurs de la montagne et nous mènera jusqu’au Graal. Dans le bus on entend parler autant de langues différentes qu’à Londres !

Si toi aussi t’aimes faire la queue à 4h45 du mat, tape dans tes mains 👏👏👏

Il y a vraiment trop de monde et ça gâche beaucoup l’expérience. Cela dit, on ne va pas se plaindre, c’est magnifique. Les ruines de la citée, datant de 1450 et désertées un siècle plus tard sous l’invasion espagnole, sont remarquablement bien conservées. Ces dernières n’ont été mises en lumière qu’en 1911 et il en reste encore probablement quelques unes à déterrer. On peut apprécier leur construction unique, les Incas sculptaient la pierre de façon très précise et régulière et les assemblaient une par une sans ajouter de mortier. Le site contenait à l’époque de nombreuses terrasses de plantations et les bâtisses servaient davantage de gardes-maisons que d’habitation. Étant donné l’isolation du lieu, il valait mieux faire du stock. Du haut de la porte du soleil l’on peut avoir une vue imprenable sur le site, le très haut sommet du Hayana Picchu et quelques montagnes de la cordillère des Andes. En fin de matinée, les hordes de touristes continuant à affluer, nous avons pris le périple vers Cusco dans le sens inverse.

Il est 6h30, l’heure du selfie magique sur le Machu Picchu

2500 personnes maximum sur le site par jour …

De retour à Cusco, nous avons passé quelques jours à nous reposer, diantre ce que ça fait du bien !

J’ai entendu « fromage » ?! 🧀

Petite devinette : je suis un animal typique du Pérou, de la famille des camélidés, on fait de mon poil des ponchos, gants, bonnets. D’ailleurs mon poil est au paroxysme de la douceur (et onéreux), surtout lorsque je suis bébé. Je suis je suis … Un alpaga !

Le petit bébé alpaga est trop choubidou

Le musée vivant Awana Kanchan situé à quelques kilomètres de Cusco dans la pampa abrite de nombreux alpagas, lamas, vigognes que l’on peut caresser et nourrir. On découvre également comment les femmes (car c’est un métier exclusivement féminin) fabriquent, teignent et tissent la laine.

Blanco, le lama aux yeux bleus et au regard … vide …

Tu veux un poncho de quelle couleur ?

Ne sont-ils pas mignons ces petits crapés?

Non loin du musée se trouve le sanctuaire Cchochahuasi où sont recueillies de nombreuses espèces blessées, en danger, en voie de disparition. Pour seulement 10 Soles péruviennes (moins de 3€), nous pouvons voir de très près entre autres, une dizaine de condors, des tortues terrestres, des lamas, alpagas et vigognes, deux coatis, des perroquets, des singes, deux ours, des chats sauvages, un toucan, des aigles, trois pumas dont deux ont été récupérés d’une discothèque à Lima, ils étaient drogués afin que les clients puissent les caresser …

Un vrai bonheur de pouvoir approcher de tels animaux, qui pour la majorité ne sont là que de façon provisoire, le temps d’être soignés et seront à terme relâchés dans leur environnement naturel.

De nouveau en pleine forme, ou presque, nous reprenons la route en bus vers Arequipa.