Située à 6 heures de bus de la capitale San José et 40 minutes de pirogue à moteur sur la rivière Yorkin, la communauté du même nom Yorkin est un parfait endroit caché en plein cœur de la nature pour recharger ses batteries et apprendre à vivre de façon différente.

Tous en pirogue!

La communauté de Yorkin fait partie de la grande tribu indigène Bribri. Cette dernière est une des plus grandes tribus indigènes Costa Ricaine en terme d’effectif. Elle est située à la frontière du Panama et est accessible soit en pirogue par la rivière soit à une heure et demie​ de marche depuis la petite ville de Bambu. A peine arrivés, nous avons été scotchés par la diversité des plantes, les couleurs, formes des fleurs et tous les animaux environnants.

Fleur de porcelaine

Les habitants de cette même communauté font à 80% partie de la même famille. On en dénombre pas loin de 400 (enfants adultes et personnes âgées). Ils logent dans des maisons montées sur pilotis, aux toits de feuilles sèches, vivent principalement de la culture de cacao, de bananes et de tourisme. Ils cultivent également les ananas, mangues, maïs pour leur consommation personnelle. La langue espagnole est largement parlée et enseignée, ils communiquent entre eux en bribri (uniquement oral). La majorité des indigènes de la communauté ont comme religion le baptisme, d’autres sont catholiques ou encore anglicans.

Maison communale

Les nuages ne sont jamais loin

Nous (le frère d’Olivier et sa copine Franzi nous ont rejoint en chemin) avons été reçus par Otila « la patrona ». Des cakes à la bananes fraîchement cuits nous attendaient servis sur les tables de bois, dans la grande salle à manger qui fait office de salle de réunion. Ici, le taux d’humidité est plutôt élevé et assez difficile à supporter.

Penelope panache, notre nouvelle copine

Anthony, 17 ans, étudiant en droit nous a fait visiter le village, sans route tracée, sans éclairage, sans cable électrique, sans transport, bref le vrai retour à la nature. Etant donné les fortes pluies actuelles les chemins étaient vraiment boueux, heureusement qu’ils avaient des paires de bottes à nous prêter ! Sans passport ni visa nous avons traversé un pont en cours de réparation pour aller nous baigner dans une rivière au Panama. La journée s’est poursuivie avec la découverte de la production de la poudre de cacao. La saison du cacao est d’octobre à décembre. Fraîchement cueilli, le fruit est alors fracassé pour en collecter les graines si précieuses qui seront alors séchées dans une serre pendant 4 jours. Ensuite elles seront grillées au feu de bois une demi-heure pour enfin être broyées pour ne récupérer que la poudre. Les odeurs font tellement saliver ! Nous avons pu apprécier cette richesse mixée avec de la poudre de lait, tartinée sur une banane, enrobant une tranche d’ananas et directement à la cuillère.

Vue depuis le hamac

Suivant le rythme du soleil, les habitants de la tribu Yorkin se lèvent à l’aube et se couchent vers 19h, le dîner étant servi à 18h30 ! Les seules lampes qui éclairent la salle principale fonctionnent à l’énergie solaire. Berçés par la tombée régulière et lourde de la pluie, le son des criquets et bourdonnement des nombreux insectes, nous allons également nous coucher épuisés par cette journée. Nous avons fait la tentative de dormir dans un hamac à deux, encerclés d’une moustiquaire ; l’expérience n’aura que très peu duré, nous avons fini après quelques heures de contorsionnisme par rejoindre la tente.

Dendrobates Auratus

Le lendemain, une balade dans la jungle accompagnés de notre guide Omar et notre fidèle chien Tigrito, nous avons appris à construire les toits à l’aide des grandes feuilles de palme « hojas » et les lianes servant de ficelle. Il nous faudrait des années de pratique pour égaler la régularité et la précision d’Omar ! Le toit a une durée de vie de 14 ans, les feuilles préservent de la pluie et de la chaleur.

Tigrito, le plus fidèl des compagnons

L’après-midi : atelier tir à l’arc. Nous étions tout aussi novices dans cette activité que dans la construction des toits. Il faut dire que leurs arcs sont vraiment lourdes et le bout des flèches pas très bien aiguisé. Les indigènes de bribri chassent encore actuellement le poisson à l’arc.

Mimisi-shwane

Assommés par la chaleur et le rythme soporifique du séjour, nous avons participé avec grand enthousiasme à notre activité quotidienne favorite : la sieste dans le hamac (on se débrouille plutôt pas mal sur cette épreuve).
En fin d’après-midi, découverte des plantes médicinales. Le médecin de Bambu se rend une fois par semaine, le mardi sur le terrain de la tribu. Les bribri de Yorkin utilisent énormément les plantes médicinales (contre sinusites, fièvres, plaies, règles douloureuses etc.). Ils n’ont guère confiance aux médicaments prescrits. D’ailleurs Otila n’a cessé de nous donner des exemples d’untel qui à eu telle maladie et après avoir bu ce breuvage à base de telle plante était miraculeusement guéri. La seule végétation pour laquelle nous portions un réel intérêt était la citronnelle pour nous débarrasser des fâcheux moustiques !

Comment se fabriquer un toit dans la jungle

Nous avons passé un agréable moment fort en culture et en nature ! Après cette sacrée expérience, nous étions quand même bien contents de reprendre la route vers San José et de nous jeter sur un burger/frites/bières… le naturel reprend toujours le dessus 🙂

Welcome to the jungle!

Catégories : Costa Rica

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